Notre territoire de santé
Situation
Situé au centre du département du Tarn, le périmètre de la CPTS s’étend aux bassins de vie de Graulhet et Réalmont. Ainsi, les 28 communes sélectionnées forment un ensemble cohérent correspondant à l’utilisation des équipements et services de proximité de la population et donc aux flux des bassins de patientèle en matière de soins. Les 28 communes se situent au sud d’Albi et au nord de Castres. Depuis Réalmont, au centre de ce territoire, Toulouse est à 1 heure et 10 minutes environ en voiture à l’est et Montpellier à 2 heures et 45 minutes à l’ouest, Illustration 2.
Ce territoire est rural. Au nord les communes sont polarisées par Albi en matière d’emplois (d’Orban à Terre-de-Bancalié) : près de 30 000 emplois. Au sud, elles sont polarisées par Castres (Lautrec à Saint-Jean-de-Vals) avec ses 22 000 emplois. Seul Graulhet constitue un petit pôle selon l’Insee (4 350 emplois) contrairement à Réalmont (seulement 1 150 emplois).
Démographie
Pour les communes de la CPTS, tout comme en France, le nombre de naissance ne cesse de diminuer, passant de 14,8 naissances pour 1 000 habitants sur la période 1968-1975 à 11,2 naissances sur la période 2011-2016. En France, le nombre de naissance est plus élevé (16,8 sur 1982-1990 et 12,3 sur 2011-2016). Concernant le nombre de décès, la diminution est plus faible, passant de 11,7 décès pour 1 000 habitants sur la période 1968-1975 (10,7 en France) à 10,5 sur la période 2011-2016 (8,6 en France).
Ces indicateurs montrent la fragilité de ce territoire rural peu dense et donc la nécessité de consolider les services et les équipements pour d’éviter une déprise économique inexorablement liée à un déclin démographique et inversement. Il faut donc être particulièrement vigilant à l’évolution de la densité de l’offre de soins étant donné le contexte actuel marqué par le départ d’un nombre important de médecins du secteur et de l’augmentation des besoins de santé de la population.
45% des personnes âgées de 75 ans et plus vivent seules chez elles (1 232 personnes en 2016) contre 55% en France. À cet égard, nous souhaitons que le maintien à domicile soit un objectif prioritaire du territoire.
Un regain démographique s’observe dans ce territoire avec un taux d’accroissement de la population proche de 1% lié aux flux migratoires. La présence de ménages formés essentiellement de couples (avec ou sans enfant), une moindre part de personnes vivants seules ainsi que de familles monoparentales montrent une certaine stabilité sociale. Cependant, bien que le taux de chômage soit proche de la moyenne nationale à l’échelle des 28 communes, le taux de pauvreté est plus élevé et la médiane du niveau de vie est plus faible qu’en France. Les indicateurs révèlent que Graulhet et ses proches communes présentent une fragilité socio-économique.
Données de santé
Actuellement, près de 8 200 personnes sur le territoire sont ont une Affection de Longue Durée (ALD), soit 28% de la population du territoire, ce qui est supérieur à l’Occitanie et à la France. Près d’un habitant sur deux âgés de plus 55 ans et plus a une ALD (46%). A priori, la part de la population couverte par la Complémentaire Santé Solidarité (CSS) serait de 10% (identique à la région et la France).
En 2018, les patients des 28 communes ont un recours aux soins plus élevé qu’en Occitanie et en France, ce qui constitue également un indicateur de fragilité sociale. En effet, la population a effectué en moyenne 5,5 consultations auprès d’un médecin généraliste, 140* actes auprès d’un infirmier et 32 actes auprès d’un kiné.
Ainsi, la population est caractérisée par une part importante de personnes en ALD et une consommation moyenne d’actes généralistes, infirmiers et kinés supérieure au reste de la France.
L’offre de soins
En 2019, le territoire de la future CPTS comprend une offre de soins avec plus de 150 professionnels de santé libéraux, dont parmi eux, 24 médecins généralistes, 1 spécialiste (psychiatre), 50 infirmiers, 19 kinés, 3 sages-femmes, 9 pharmacies, 1 laboratoire (Tableau 6 et Tableau 7).
La densité de médecins généralistes pour 10 000 habitants est inférieure à la moyenne nationale : 7,4 (8,8 en France). Dans ce contexte, il est très important de noter le départ en fin d’année de 4 médecins à Graulhet (3 départs à la retraite et 1 délocalisation) mais aussi le départ d’un médecin sur les deux présents à Lautrec en juin 2020. Notons également que 6 généralistes sont âgés de plus de 65 ans.
Ces éléments sont très inquiétants pour le maintien de l’accès aux soins en médecine générale sur notre territoire et l’épuisement des médecins. Il est donc impératif d’anticiper au plus vite la baisse de la démographie médicale, afin de rétablir l’adéquation entre l’offre de soins et la demande de la population.
On décompte également 10 structures de soins et 2 d’exercice coordonné dont notamment 1 Centre Hospitalier, 3 Maisons de Santé Pluri-professionnelles (MSP) conventionnées, 6 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Les éléments du diagnostic montrent qu’il est important d’augmenter rapidement le nombre de médecins généralistes sur le territoire afin de rétablir l’adéquation entre l’offre et la demande pour l’accès aux soins des patients et soulager les médecins qui ressentent un épuisement professionnel.
Statistiques de santé de notre territoire
Projet de santé de notre territoire
La CPTS Centre Tarn souhaite continuer le travail amorcé et s’inscrire de façon durable dans les missions socles qu’elle a spontanément mises en œuvre dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire liée au Covid 19 à savoir :
- Permettre l’accès à un médecin traitant et prendre en charge des soins non programmés
- Organiser les parcours pluri-professionnels pour les patients
- La prévention.
Sans occulter les missions 2 et 3, la mission 1 retient tout particulièrement notre attention et notre inquiétude. En effet, la baisse de 24% de la densité de médecins généralistes en 5 ans, la croissance de la population sur le territoire, le départ prochain de 5 médecins, la fragilité sociale des habitants du bassin de vie de Graulhet constituent des indicateurs très préoccupants et que nous ne pouvons ignorer.
Nous souhaitons éviter non seulement la dégradation de l’état de santé de la population du territoire mais également la dégradation des conditions d’exercice de l’ensemble des professionnels de santé qui aggraverait la situation démographique.
Nous portons l’espoir qu’avec une organisation territoriale pertinente nous pourrons maintenir l’offre de soins et rendre attractif le territoire pour l’installation de jeunes professionnels.
Le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et les prises charges de plus en plus lourdes et complexes en ambulatoire, associés à une société de plus en plus inclusive, nécessitent aujourd’hui une coordination accrue entre les acteurs de santé. Cette coordination, pour être efficace, doit être organisée et formalisée.
En effet il nous apparaît nécessaire de créer un mode coordonné d’exercice ambulatoire au service de la population de notre territoire, afin de pouvoir répondre aux défis d’une prise en charge de qualité dans un contexte de démographie médicale altérée.
La création de la CPTS doit également permettre d’optimiser la coopération entre les professionnels de santé de ville et leurs partenaires, notamment les établissements de santé. Elle constitue un cadre de coopération et de coordination des acteurs de santé à l’échelle du territoire, essentielle pour améliorer la prise en charge des situations complexes.
Pour mener à bien ces missions, nous nous appuierons notamment sur la création de liens entre les lieux d’exercice, des réunions de concertation pluridisciplinaires, une plateforme territoriale d’appui, et le développement des outils de communication adaptés à la coordination des soins.
